« Le fait que la langue française perdra ou gagnera la bataille du Canada pèsera lourd dans la lutte qui est menée pour elle, d’un bout à l’autre du monde. »
Charles de Gaulle, lors d’une conférence de presse le 27 novembre 1967 au palais de l’Élysée à Paris |
- Charles de Gaulle descendant les marches de l’hôtel de ville de Montréal en 1967
- Archives municipales de Montréal
Charles de Gaulle (1890-1970) a toujours montré beaucoup d’intérêt pour l’histoire de la France en Amérique. Ainsi, en 1913, à 23 ans, alors qu’il est sous-lieutenant, il est chargé de prononcer une conférence devant ses camarades. Il choisit de présenter trois héros de l’histoire de France : Jeanne d’Arc, Bertrand du Guesclin et… le Marquis de Montcalm. Pour le futur chef de la France Libre, le général Montcalm, défenseur de Québec en 1759, est un illustre personnage « dont le sublime amour pour la patrie le fit héroïque ».
En 1940, suite à l’appel du 18-Juin et lors d’un discours radiodiffusé, Charles de Gaulle s’adresse aux Québécois car, disait-il, « personne au monde ne peut comprendre la chose française mieux que les Canadiens-français ».
Devenu président en 1958, le Général de Gaulle reçoit en 1961 le Premier ministre québécois Jean Lesage et lui déclare : « Vous êtes le Québec ! Vous êtes les Canadiens-français ! Il n’y a pas de temps écoulé qui ait pu effacer de l’esprit et du cœur de la France la pensée nostalgique de ses enfants qu’elle a laissés là-bas il y a bientôt deux-cents ans. Nous croyons que l’équilibre général du monde ne peut que gagner à la présence et à l’expansion, sur le sol du Nouveau Continent, d’une entité française de souche, de culture et d’activité. »
- Charles de Gaulle à la rencontre de Québécois à Sainte-Anne-de-la-Pérade (Mauricie)
C’est en 1967 que va se révéler la volonté du Général de faire une action d’éclat pour le Québec. Outre le fait que, cette année-là, Montréal accueille la prestigieuse exposition universelle, le Québec reçoit en juillet la visite du président français. Charles de Gaulle, qui connaît parfaitement l’histoire du Québec et des Canadiens-français, a un but bien précis qu’il indique à son entourage : il faut « réparer la dette de Louis XV », allusion à l’abandon de la Nouvelle-France par ce roi en 1763.
Le 23 juillet 1967, après une escale aux îles françaises de Saint-Pierre-et-Miquelon, l’arrivée du président français par bateau militaire à Québec est triomphale. Dans cette ville, il souligne que « s’affirme une élite canadienne-française de jour en jour plus active, plus efficace, mieux connue ». Tout le long du Chemin du Roy, route qui relie Québec à Montréal et le long de laquelle on a placé en alternance des drapeaux tricolores français et fleurdelisés québécois, Charles de Gaulle est acclamé par la foule avec une marée des drapeaux des deux pays. À chaque arrêt, le président de la République répète aux Québécois que la France « a des devoirs envers eux » et qu’elle « doit les aider ».
- La foule le long du Chemin du Roy avec des drapeaux français et québécois, et des pancartes "Vive la France", "Vive le Québec", "Québec libre", "Liberté"
Le 24 juillet, il s’adresse à une immense foule rassemblée à Montréal sur la place Jacques-Cartier. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ce discours en vidéo (Archives de Radio-Canada) ci-dessous :
Depuis le balcon de l’hôtel de ville, Charles de Gaulle vante le dynamisme des Canadiens-français, leur entrée fulgurante dans la modernité, reconnaît leur effort de développement et d’affranchissement, il parle de Montréal comme étant « notre ville », il évoque « les Français de part et d’autre de l’Atlantique » et termine son discours par « Vive Montréal ! », puis « Vive le Québec ! », avant de lancer « Vive le Québec libre ! ».
Charles de Gaulle à Montréal le 24 juillet 1967
C’est une immense émotion qui remplit mon cœur en voyant devant moi la ville de Montréal... française ! Au nom du vieux pays, au nom de la France, je vous salue ! Je vous salue de tout mon cœur !
Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez pas. Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération ! Et tout le long de ma route, outre cela, j’ai constaté quel immense effort de progrès, de développement, et par conséquent d’affranchissement vous accomplissez ici et c’est à Montréal qu’il faut que je le dise, parce que, s’il y a au monde une ville exemplaire par ses réussites modernes, c’est la vôtre ! Je dis c’est la vôtre et je me permets d’ajouter, c’est la nôtre ! Si vous saviez quelle confiance la France, réveillée après d’immenses épreuves, porte maintenant vers vous, si vous saviez quelle affection elle recommence à ressentir pour les Français du Canada et si vous saviez à quel point elle se sent obligée de concourir à votre marche en avant, à votre progrès. C’est pourquoi elle a conclu avec le Gouvernement du Québec, avec celui de mon ami Johnson, des accords, pour que les Français de part et d’autre de l’Atlantique travaillent ensemble à une même œuvre française. Et, d’ailleurs, le concours que la France va, tous les jours un peu plus, prêter ici, elle sait bien que vous le lui rendrez, parce que vous êtes en train de vous constituer des élites, des usines, des entreprises, des laboratoires, qui feront l’étonnement de tous et qui, un jour, j’en suis sûr, vous permettront d’aider la France. Voilà ce que je suis venu vous dire ce soir en ajoutant que j’emporte de cette réunion inouïe de Montréal un souvenir inoubliable ! La France entière sait, voit, entend, ce qui se passe ici, et je puis vous dire qu’elle en vaudra mieux ! Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! Et vive la France ! |
- Statue du Général de Gaulle à Québec, inaugurée en juillet 1997 à l’occasion du trentième anniversaire de son voyage au Québec. On peut lire sur son socle : Charles de Gaulle (1890-1970) Président de la République française de 1958 à 1969 « On assiste ici à l’avènement d’un peuple qui dans tous les domaines veut disposer de lui-même et prendre en main ses destinées. » Charles de Gaulle, Québec, le 23 juillet 1967
- Photo : N. Prévost
La foule est véritablement en délire, comme le montrent les enregistrements de l’époque, vous pouvez réécouter la fin du discours (fichier audio au format MP3, 2,2 Mo). Surtout, c’est la première fois qu’un chef d’État étranger soutient ouvertement le groupe canadien-français et comprend leurs préoccupations. Par la même, Charles de Gaulle essaie de confirmer la confiance que le peuple québécois vient de prendre en lui-même.
Tous les Québécois n’approuvent pas de Gaulle, mais le gouvernement fédéral canadien encore moins. Il s’ensuit donc un froid glacial dans les relations Paris-Ottawa. Le Premier ministre fédéral qualifiant « d’inacceptables » les propos du Général de Gaulle, celui-ci décide tout simplement de ne pas aller à Ottawa et de rentrer en France. De Gaulle s’est à peine envolé que la presse anglophone se déchaîne en alignant les injures : le libérateur de la France est ainsi qualifié de « mesquin », de « vieil homme querelleur »... Mais curieusement, la presse française est presque encore plus virulente, ne cherchant pas une seule seconde à comprendre ce qu’a voulu faire le Général à Montréal et faisant preuve d’un conformisme saisissant à l’égard des puissances anglo-saxonnes. On peut tout de même remarquer la pointe d’humour du Canard Enchaîné qui dit du Général de Gaulle qu’il faut lui « clouer le Québec » !
Il n’empêche que les quatre petits mots prononcés par le Général mettent une fois pour toutes le Québec sur la carte du monde : on raconte par exemple que les Chinois ont créé à ce moment-là un nouvel idéogramme pour le mot « Québec ». Le « Vive le Québec libre ! » passe très vite à la postérité et sonne comme un encouragement et une déclaration d’amour de la part d’un pays ami pour poursuivre la politique d’ouverture et de modernisation dans le cadre de la francophonie.
Lors d’une conférence de presse le 27 novembre 1967 au palais de l’Élysée à Paris, Charles de Gaulle revient sur son discours de Montréal.
Question du journaliste : Monsieur le Président, en juillet dernier au balcon de l’hôtel de ville de Montréal, vous avez prononcé quatre mots qui ont fait le tour du monde. Quatre mois après cet événement, est-ce que vous auriez quelques réflexions à ajouter à celles que vous avez faites à votre retour du Québec ? D’autre part, pourriez-vous nous dire quels sont, à vos yeux, les grands objectifs de la coopération franco-québécoise qui connaît, depuis quelque temps, un développement accéléré ? Réponse de Charles de Gaulle : Ce sont les Français qui, pendant deux siècles et demi, et jusqu’en 1763, avaient découvert, peuplé, administré le Canada. Quand, il y a 204 ans, le gouvernement royal, qui avait essuyé de graves revers sur le Continent et qui, de ce fait, ne pouvait soutenir en Amérique la guerre contre l’Angleterre, crut devoir quitter la place, 60.000 Français étaient installés dans le bassin du Saint-Laurent. Par la suite, leur communauté n’a reçu que d’infimes éléments nouveaux venant de notre métropole, et cela alors qu’une immigration de millions et de millions de Britanniques, récemment relayés par celle de nouveaux arrivants slaves, méditerranéens, scandinaves, juifs, asiatiques, que le gouvernement canadien d’Ottawa déterminait à s’angliciser, s’implantait sur tout le territoire. D’autre part, les Britanniques, qui disposaient au Canada depuis cette époque du pouvoir, de l’administration, de l’armée, de l’argent, du commerce, du haut enseignement, avaient longuement et naturellement déployé de grands efforts de contrainte ou de séduction pour amener les Français canadiens à renoncer à eux-mêmes. Là-dessus, s’était déclenchée l’énorme expansion des États-Unis qui menaçait d’engloutir l’économie, les caractères, le langage, du pays dans le moule américain. Enfin, la France, absorbée qu’elle était par de multiples guerres continentales et par de nombreuses crises politiques, se désintéressait de ses enfants abandonnés et n’entretenait avec eux que des rapports insignifiants. Tout semblait donc concourir à ce qu’ils soient à la longue submergés. Eh bien ! Par ce qu’il faut bien appeler un miracle de vitalité, d’énergie et de fidélité, le fait est qu’une nation française - morceau de notre peuple - se manifeste aujourd’hui au Canada et prétend être reconnue et traitée comme telle. Les 60.000 Français laissés là-bas, jadis, sont devenus plus de 6 millions et ils demeurent plus français que jamais. Au Québec même, ils sont 4 millions et demi, c’est-à-dire l’immense majorité de la population de cette vaste province. Pendant des générations, ces paysans d’origine, petites gens cultivant les terres, se sont magnifiquement multipliés pour tenir tête au flot montant des envahisseurs. Au prix d’efforts inouïs, autour de leurs pauvres prêtres, avec pour devise « Je me souviens », ils se sont acharnés et ils ont réussi à garder leur langue, leurs traditions, leur religion, leur solidarité, françaises. Mais voici qu’ils ne s’en tiennent plus à cette défensive passive et qu’ils prétendent, comme tout autre peuple, devenir maîtres de leur destin. D’autant plus ardemment, maintenant, qu’ils se sentent subordonnés aux autres, non plus seulement politiquement, mais aussi économiquement. En effet, étant donné la situation, rurale, isolée, inférieure, dans laquelle était reléguée la communauté française, l’industrialisation s’est faite, pour ainsi dire, par-dessus elle ; l’industrialisation qui, là comme partout, commande la vie moderne. On voyait donc, même au Québec, les Anglo-Saxons fournir les capitaux, les patrons, les directeurs, les ingénieurs, former à leur façon et pour le service de leurs entreprises une grande partie de la population active, bref, disposer des ressources du pays. Cette prépondérance, conjuguée avec l’action qualifiée de « fédérale » mais inévitablement partiale, du Gouvernement canadien d’Ottawa, mettait dans une situation de plus en plus inférieure les Français et exposait à des dangers croissants leur langue, leur substance, leur caractère. C’est à quoi ils ne se résignaient pas du tout, et ils s’y résignaient d’autant moins que, tardivement mais vigoureusement, ils se mettaient en mesure d’assumer eux-mêmes leur propre développement. Par exemple, la jeunesse, qui sort maintenant de leurs universités modernes et de leurs nouvelles écoles techniques, se sent parfaitement capable de mettre en valeur les grandes ressources de son pays et même, sans cesser d’être française, de participer à la découverte et à l’exploitation de tout ce que contient le reste du Canada. Tout cela fait que le mouvement d’affranchissement, qui a saisi le peuple français d’outre-Atlantique, est tout à fait compréhensible et qu’aussi rien n’est plus naturel que l’impulsion qui le porte en même temps à se tourner vers la France. Au cours de ces dernières années, il s’est formé, au Québec, un puissant courant politique, varié sans doute dans ses expressions, mais unanime quant à la volonté des Français de prendre en main leurs affaires. Le fait est là et, bien entendu, ils considèrent la mère patrie non plus seulement comme un souvenir très cher, mais comme la nation dont le sang, le cœur, l’esprit, sont les mêmes que les leurs et dont la puissance nouvelle est particulièrement apte à concourir à leurs progrès, alors qu’inversement leur réussite apporterait à la France pour son progrès, son rayonnement, son influence, un appui considérable. Ainsi, en particulier, le fait que la langue française perdra ou gagnera la bataille au Canada, pèsera lourd dans la lutte qui est menée pour elle, d’un bout à l’autre du monde. C’est donc avec une grande joie et un grand intérêt que le Gouvernement de la République a accueilli à Paris le Gouvernement du Québec en la personne de ses chefs successifs, M. Lesage et M. Daniel Johnson, et conclu avec eux des premiers accords d’action commune. Mais il était évident que ces retrouvailles de la France et du Canada français devaient être constatées et célébrées solennellement sur place. C’est pourquoi M. Daniel Johnson me demanda de venir rendre visite au Québec et c’est pourquoi je m’y rendis au mois de juillet dernier. Rien ne saurait donner l’idée de ce que fut la vague immense de foi et d’espérance françaises qui souleva le peuple tout entier au passage du Président de la République. De Québec jusqu’à Montréal, sur les 250 km de la route longeant le Saint-Laurent et que les Français canadiens appellent le « Chemin du Roy » parce que, jadis, pendant des générations, leurs pères avaient espéré qu’un jour un Chef de l’État français viendrait à le parcourir, des millions et des millions d’hommes, de femmes, d’enfants, s’étaient rassemblés pour crier passionnément : « Vive la France ! » ; et ces millions arboraient des centaines et des centaines de milliers de drapeaux tricolores et de drapeaux du Québec à l’exclusion presque totale de tous autres emblèmes. Partout où je faisais halte, ayant à mes côtés le premier ministre du Québec et tels ou tels de ses collègues et accueilli par les élus locaux, c’est avec un enthousiasme unanime que la foule accueillait les paroles que je lui adressais pour exprimer trois évidences. D’abord : « Vous êtes des Français ». Ensuite : « En cette qualité, il vous faut être maîtres de vous-mêmes ! ». Enfin : « L’essor moderne du Québec, vous voulez qu’il soit le vôtre ! ». Après quoi, tout le monde chantait la Marseillaise avec une ardeur indescriptible. À Montréal, la deuxième ville française du monde, terme de mon parcours, le déferlement de passion libératrice était tel que la France avait, en ma personne, le devoir sacré d’y répondre sans ambages et solennellement. C’est ce que je fis, en déclarant à la multitude assemblée autour de l’hôtel de ville : que la mère patrie n’oublie pas ses enfants du Canada, qu’elle les aime, qu’elle entend les soutenir dans leur effort d’affranchissement et de progrès et, qu’en retour, elle attend d’eux qu’ils l’aident dans le monde d’aujourd’hui et de demain. Puis, j’ai résumé le tout en criant : « Vive le Québec libre ! ». Ce qui porta au degré suprême la flamme des résolutions. Que le Québec soit libre c’est, en effet, ce dont il s’agit. Au point où en sont les choses, dans la situation irréversible qu’a démontrée et accélérée le sentiment public lors de mon voyage, il est évident que le mouvement national des Français canadiens et aussi l’équilibre et la paix de l’ensemble canadien, et encore l’avenir des relations de notre pays avec les autres communautés de ce vaste territoire, et même la conscience mondiale désormais éclairée, tout cela exige que la question soit résolue. Il y faut deux conditions. La première implique un changement complet de l’actuelle structure canadienne, telle qu’elle résulte de l’Acte octroyé il y a cent ans par la reine d’Angleterre et qui créa la « Fédération ». Cela aboutira forcément, à mon avis, à l’avènement du Québec au rang d’un État souverain, maître de son existence nationale, comme le sont par le monde tant et tant d’autres peuples, tant et tant d’autres États, qui ne sont pourtant pas si valables, ni même si peuplés, que ne le serait celui-là. Bien entendu, cet État du Québec aurait à régler, librement et en égal avec le reste du Canada, les modalités de leur coopération pour maîtriser et exploiter une nature très difficile sur d’immenses étendues et pour faire face à l’envahissement des États-Unis. Mais on ne voit pas comment les choses pourraient aboutir autrement, et, du reste, si tel est leur aboutissement il va de soi aussi que la France est toute prête, avec un ensemble canadien qui prendrait ce caractère nouveau, à entretenir les meilleures relations possibles. La deuxième condition dont dépend la solution de ce grand problème, c’est que la solidarité de la communauté française de part et d’autre de l’Atlantique s’organise. À cet égard, les choses sont en bonne voie. La prochaine réunion, à Paris, nous l’espérons, du gouvernement du Québec et du gouvernement de la République, doit donner une plus forte impulsion encore à cette grande œuvre française essentielle en notre siècle. À cette œuvre devront d’ailleurs participer, dans des conditions qui seront à déterminer, tous les Français du Canada qui ne résident pas au Québec et qui sont un million et demi. Je pense, en particulier, à ces deux cent cinquante mille Acadiens, implantés au Nouveau-Brunswick et qui ont, eux aussi, gardé à la France, à sa langue, à son âme, une très émouvante fidélité. Au fond, nous tous Français, que nous soyons du Canada ou bien de la France, pouvons dire, comme Paul Valéry l’écrivait quelques jours avant de mourir : « Il ne faut pas que périsse ce qui s’est fait en tant de siècles de recherches, de malheurs et de grandeurs et qui court de si grands risques, dans une époque où domine la loi du plus grand nombre. Le fait qu’il existe un Canada français nous est un réconfort, un élément d’espoir inappréciable... Ce Canada français affirme notre présence sur le continent américain. Il démontre ce que peuvent être notre vitalité, notre endurance, notre valeur de travail. C’est à lui que nous devons transmettre ce que nous avons de plus précieux, notre richesse spirituelle. Malheureusement, trop de Français n’ont sur le Canada que des idées bien vagues et sommaires ». Et Paul Valéry concluait : « Ici s’insérerait trop facilement une critique de notre enseignement ». Ah ! qu’eût-il dit de notre presse, s’il avait vécu assez pour lire tout ce que tant et tant de nos journaux ont pu publier - n’est-ce pas ? - à l’occasion de la visite que le général de Gaulle a rendue aux Français du Canada ! Allons ! Allons ! Pour eux aussi, pour eux surtout, il faut que la France soit la France ! |