De l’Acadie à l’Ontario, du Manitoba à la Colombie-Britannique, des Territoires du Nord-Ouest au Yukon
Selon le recensement de 2011, 7.274.090 Canadiens déclarent avoir le français comme langue maternelle, soit 22 % de la population. Six millions de Canadiens francophones résident au Québec, où ils constituent le principal groupe linguistique, et un autre million réside dans différentes régions des autres provinces et territoires. La plupart des francophones hors-Québec résident au Nouveau Brunswick, mais aussi dans certaines régions de l’Ontario et du sud du Manitoba. Contrairement aux francophones du Québec qui s’identifient comme Québécois, les francophones résidant en dehors du Québec sont appelés Canadiens français ou Franco-Canadiens. Par contre les francophones habitant les provinces du Nouveau Brunswick, de Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard, correspondant à l’ancienne Acadie, sont considérés comme Acadiens.
Les Canadiens français disposent dans tout le pays de journaux et de médias francophones, d’écoles et d’universités, d’artistes et d’écrivains. La chaîne Radio Canada (radio et télévision) dispose de stations dans les différentes provinces et les Canadiens francophones peuvent recevoir des émissions dans leur langue maternelle.
Les minorités françaises du Canada doivent être vigilantes pour la défense de leurs droits linguistiques et culturels. Ils sont parfois obligés d’organiser des manifestations et faire des pétitions auprès des gouvernements provinciaux et de leurs élus. En 1997, une manifestation forte de 10.000 personnes est organisée à Ottawa pour s’opposer à la décision du gouvernement provincial de l’Ontario de fermer l’hôpital francophone Montfort. Dans un univers majoritairement anglophone, la défense des francophones du Canada est un combat de tous les jours.
Les minorités francophones du Canada sont représentés à l’Organisation internationale de la francophonie par le gouvernement fédéral canadien. Les Acadiens sont représentés par le gouvernement du Nouveau Brunswick. La province francophone du Québec est représentée par le gouvernement du Québec.
Les francophones de l’Est (Acadie)
Les francophones du Nouveau Brunswick
Le Nouveau-Brunswick est une province canadienne bordée par la côte Atlantique. La capitale est Frédéricton. C’est la seule province du Canada officiellement bilingue. Les francophones sont surtout des Acadiens. Ils représentent 32 % de la population et sont au nombre de 240.000. Ils vivent surtout dans le nord et l’est de la province, près de la frontière du Québec et sur la côte Atlantique. Les villages acadiens ont pour nom Bouctouche, Richibouctou, Truro, Lamèque, Shippagan, Cobequid, Pizuiquid, etc. Ils vivent surtout de la pêche au homard. Les principales villes sont Edmundston et Moncton qui sont bilingues. La ville de Moncton possède une importante université francophone.
Les francophones de Nouvelle-Écosse
La Nouvelle-Écosse est une province majoritairement anglophone. La capitale est Halifax. Les francophones sont au nombre de 35.000, soit 3,8 % de la population totale.
Avant la conquête de la province par les britanniques, les Acadiens originaires du Poitou avaient fait souche dans la région de Port Royal. Les Acadiens, ayant refusé de prêter serment d’allégeance au Roi d’Angleterre, Charles Lawrence, lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse décréta le 28 juillet 1755 leur déportation dans les treize colonies anglaises d’Amérique. De 1755 à 1764, plus de 10.000 Acadiens furent déportés et plusieurs milliers perdirent la vie du fait de mauvais traitements des troupes britanniques et d’épidémies dans les colonies anglaises. A partir de 1760, les colons de la Nouvelle Angleterre prennent possession des terres très fertiles des Acadiens. En 1764, les Acadiens furent autorisés de revenir en Nouvelle-Écosse et le long de la côte du Nouveau Brunswick.
Au cours du 19ème siècle, les Acadiens obtinrent de nouveaux droits dans les provinces maritimes et fondèrent des écoles françaises. A l’occasion de la Convention acadienne de 1881, les Acadiens choisirent le 15 août comme Journée nationale des Acadiens. En 1884, ils adoptèrent un hymne national, l’Ave Maris Stella, et un drapeau acadien, tricolore français avec l’étoile de Marie.
En décembre 2003, Adrienne Clarkson, gouverneur générale du Canada, représentant la reine Élisabeth II, déclara que la Couronne britannique reconnaissait les épreuves du peuple acadien lors du « Grand dérangement » de 1755. Mais, le peuple acadien attend toujours les réparations et les dédommagements de l’Angleterre pour les massacres et les forfaits des troupes britanniques.
Les francophones de l’Ile du Prince Édouard
L’Ile-du-Prince-Édouard est une province canadienne de l’Atlantique majoritairement anglophone. C’est la plus petite province du Canada. La capitale est Charlottetown. La population francophone est d’origine acadienne. Les 5.685 francophones de l’île représentent 4 % de la population totale de cette province. En 1603, Samuel de Champlain revendiqua l’île au nom du Roi de France et l’appela Ile Saint Jean. En 1720, plus de 300 colons français vient s’établir dans l’île. En 1748, la petite colonie française de l’île Saint-Jean comptait 700 colons français et acadiens. En 1749, plusieurs milliers d’Acadiens fuyant l’invasion de la Nouvelle-Écosse par les Britanniques viennent se réfugier dans cette île française. En 1752, la colonie comte 2800 habitants francophones. Suite à la capitulation de la forteresse française de Louisbourg en 1758, les Anglais envahissent l’île et les 3100 Acadiens furent déportés. Les 5.685 francophones présents aujourd’hui descendent des Acadiens qui sont revenus après le traité de Paris de 1763.
Les francophones de Terre Neuve La grande île de Terre Neuve se trouve à l’entrée du Golfe du Saint Laurent. C’est la dernière province qui a rejoint la confédération canadienne en 1949. Colonie britannique depuis 1713, c’est une province à grande majorité anglophone. Les francophones ne représentent que 0,6 % de la population totale, soit 3.015 habitants. Ils sont d’origine acadienne et bretonne.
Terre Neuve a été une colonie française de 1662 à 1713. Dans le cadre du traité d’Utrecht, elle fut cédée à l’Angleterre. Les droits de pêche français furent garantis par le traité de Paris de 1763. Ensuite, des villages de pêche français d’origine bretonne et acadienne prirent place clandestinement.
L’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon se trouve au sud de Terre Neuve.
Les Franco-Ontariens Selon le recensement de 2006, il y avait 615.240 francophones de langue maternelle en Ontario, soit 4,2 % de la population ontarienne. Les Franco-Ontariens représentent la plus importante communauté francophone du Canada après celle du Québec. En pourcentage, la population francophone du Nouveau Brunswick représente 33 % de la population totale de cette province.
La population franco-ontarienne est concentrée principalement dans l’Est de l’Ontario et à Ottawa, capitale fédérale canadienne, forte de 139.205 francophones. Dans le nord de l’Ontario, les Franco-Ontariens vivent surtout dans le Grand Sudbury, à Timmins et dans de nombreuses petites villes. La région du Centre-sud de l’Ontario compte aussi un nombre important de francophones, surtout dans la région de Toronto. D’autres régions de la province ont des populations francophones importantes comme Windsor, Penetanguishne et Welland.
Les premiers Français arrivent en 1610 dans le territoire qui va devenir l’Ontario. La grande majorité des francophones arrive dans la province au XIXème et au début du XXème siècle, d’abord dans l’Est, le long de la rivière des Outaouais, puis vers le Nord-Est. Diverses industries comme le chemin de fer, l’exploitation forestière ou minière attirent les francophones dans chacune de ces régions.
Plusieurs institutions francophones catholiques sont fondées à partir du XIXème siècle comme l’Association canadienne-française de l’Ontario. Le journal « Le Droit » paraît pour la première fois en 1913. Pendant de nombreuses années, le gouvernement de l’Ontario ne donnait que très peu d’appuis à la communauté francophone et la législation provinciale se déclarait hostile aux francophones. Les Franco-Ontariens ont été obligés de faire instruire leurs enfants dans des établissements catholiques. Une véritable guerre scolaire, longue et difficile, a opposé pendant longtemps la communauté francophone aux institutions anglophones et orangistes. A partir des années 1970, les Franco-Ontariens obtiennent certains droits au niveau de l’enseignement en français. L’Office des affaires francophones voit le jour en 1985. La chaîne francophone TV Ontario est créée en 1987.
Les Franco-Manitobains Les francophones de la province canadienne du Manitoba sont au nombre de 51.146. La majorité des Franco-manitobains habite dans la région de Winnipeg, surtout dans les quartiers de Saint-Boniface, Saint-Vital et Saint-Norbert, la région de la rivière Rouge ainsi que dans certains villages du sud de la province.
Le site de Winnipeg a été exploré par Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérandrye en 1738. Par la suite, des Canadiens français originaires de la Nouvelle France fondent des postes de traites et nomment plusieurs lieux. Ces colons francophones se marient avec des femmes amérindiennes et donnent naissance au peuple Métis. La colonie de la rivière Rouge est fondée au confluent de la rivière Rouge et de la rivière Assiniboine. Les abbés Norbert Provencher et Sévère Dumoulin s’y établissent en 1818 avec des colons canadiens. Saint-Boniface devient la capitale de la colonie. Au milieu du XIXème siècle, les Métis résistent au monopole de la Compagnie de la Baie d’Hudson et ensuite au gouvernement du Canada.
Une partie de la population se disperse ensuite dans l’Ouest canadien et un grand nombre de francophones s’établissent dans les provinces de l’Ouest durant la seconde moitié du XIXème siècle. Ce sont des Québécois, des Acadiens et aussi des Belges, des Suisses et des Français. La colonie devient le Manitoba à la suite d’un mouvement populaire mené par Louis Riel.
L’Acte du Manitoba reconnaît la dualité linguistique de la nouvelle province. L’immigration massive de Britanniques et de Canadiens anglophones entre 1870 et 1885 relègue les Franco-manitobains au rang de minorité, ne comptant plus que 10 % de la population. En 1890, l’Assemblée législative du Manitoba déclare la province officiellement anglophone. Cette loi sera jugée inconstitutionnelle par la Cour suprême du Canada en 1978.
A partir des années 1980, les Franco-manitobains recouvrent certains droits en particulier au niveau de l’enseignement et de la reconnaissance officielle du français. Louis Riel est reconnu comme fondateur du Manitoba. L’association d’éducation des canadiens-français du Manitoba devient la Société franco-manitobaine en 1968. Toutes les lois de la province sont déclarées inconstitutionnelles par la Cour suprême du Canada en 1985 car elles ont été adoptées uniquement en anglais. Avec la politique de bilinguisme et de biculturalisme de Pierre Eliott Trudeau, premier ministre canadien, le français et les francophones retrouvent une nouvelle existence officielle dans la province du Manitoba.
En France, le nom de Louis Riel est pratiquement inconnu. C’était un homme politique canadien-français, chef du peuple métis dans les provinces canadiennes de l’Ouest et fondateur de la province du Manitoba. Il a dirigé deux mouvements de résistance contre le gouvernement fédéral canadien dans le but de protéger les droits et la culture du peuple Métis. La première révolte est la rébellion de la Rivière rouge, de 1869 à 1870. Le gouvernement provisoire, établi par Louis Riel, négocie l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne. Après un exil de plusieurs années aux États-Unis, Louis Riel revient en 1884 dans la province de la Saskatchewan pour présenter les doléances du peuple métis. Cette résistance dégénère en rébellion armée connue sous le nom de Rébellion du Nord-Ouest. Celle-ci fut écrasée par le gouvernement fédéral canadien et se conclut par l’arrestation, le procès puis la pendaison de Louis Riel pour trahison. Ce défenseur du peuple métis deviendra un véritable héros pour les Canadiens français.
Les Fransaskois La Saskatchewan est une province de l’Ouest du Canada, située entre le Manitoba et l’Alberta, les Territoires du Nord-Ouest au nord et les États du Montana et du Dakota au sud. Elle s’étend sur une superficie de 651 900 km2, avec une population de 1.010.146 habitants dont la plupart habitent au sud de la province. Sa capitale est Régina. Selon le recensement fédéral de 2001, les Français représentent 12,4 % de la population totale. Les francophones sont au nombre de 16.060 personnes.
Avant l’arrivée des Européens, la Saskatchewan est peuplée par les Athabascans, les Algonquiens et les Sioux. Le premier établissement européen est un comptoir de la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1774. Le peuplement de la région commence surtout pendant les années 1870 grâce à la construction du Canadien Pacifique et à la concession de terres gratuites aux nouveaux colons venus de plusieurs pays européens. Les autorités fédérales canadiennes et la Police montée déplacent les peuples autochtones par la force vers des réserves. La Saskatchewan devient une province en 1905.
Aujourd’hui, la majorité de la population est composée de descendants de Français, d’Anglais, d’Allemands, d’Écossais, d’Irlandais et de peuples venant de l’Europe de l’Est. L’économie de la province repose sur la culture du blé, du colza, du seigle, de l’avoine et de l’orge. L’exploitation forestière est importante dans le nord de la Saskatchewan. L’industrie minière est importante et la province dispose d’importants gisements d’uranium, de pétrole de potasse et de gaz naturel.
Les Franco-Albertains L’Alberta est l’une des provinces de l’Ouest du Canada. Sa capitale est Edmonton ; les grandes villes sont : Calgary, Grande Prairie, Medicine Hat, Red Deer et Lethbridge. L’Alberta est le plus riche des dix provinces canadiennes. Elle fournit 70 % du pétrole et du gaz naturel exploité par le Canada. En 2011, la population était de 3.645.257 habitants. La population est majoritairement anglophone. 65.995 personnes parlent le français comme première langue et 205.000 personnes peuvent parler notre langue.
A partir de 1731, les Français furent les premiers Européens à s’établirent le long des cours d’eau et dans les postes de traite. En 1905, l’Alberta a reçu le statut de province canadienne avec Edmonton comme capitale. L’Alberta est le plus grand producteur canadien de pétrole et possède la deuxième réserve mondiale de pétrole brut, derrière l’Arabie saoudite. Elle possède aussi des réserves importantes de gaz naturel, de charbon et de nombreuses industries de raffinage de pétrole pour des clients du monde entier.
Les Franco-Colombiens La Colombie Britannique est la plus occidentale des provinces canadiennes. Elle longe la côte Pacifique du Canada. La capitale de la province est Victoria, à l’extrémité sud-est de l’île de Vancouver. La principale métropole est Vancouver. La province est peuplée de 4.400.057 habitants en 2011 majoritairement anglophones. Les francophones sont très minoritaires, au nombre de 70.755 habitants, soit 1,6 % de la population totale. La province est peuplée également d’une communauté chinoise importante.
Les Canadiens français ont participé en grande mesure dans les explorations et au développement de la Colombie Britannique, grâce au rôle de la Compagnie du Nord-Ouest et de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Avant 1858, quand commença la ruée vers l’or, les Canadiens français formaient la population la plus nombreuse de la partie occidentale du Canada de ce qui est aujourd’hui la Colombie Britannique. Après la construction du chemin de fer transcontinental, une petite communauté d’ouvriers francophones s’installa à Hatzie Prairie. En 1910, la communauté francophone de Maillardville fut fondée par les colons Québécois dans la région de Coquitlam. La Colombie Britannique devint la sixième province du Canada le 20 juillet 1871, à la suite de la promesse du dominion de construire une ligne de chemin de fer reliant la côte du Pacifique aux provinces de l’est. Le Canadien Pacifique traversant les montagnes Rocheuses fut difficilement construit entre 1871 et 1885.
L’économie de la Colombie Britannique est historiquement liée aux ressources naturelles : exploitation forestière, extraction de minéraux et pêche. La province est réputée pour ses paysages montagneux et ses fjords spectaculaires. Elle attire chaque année de nombreux touristes.
Les Franco-Ténois Les Territoires du Nord-Ouest sont un des territoires du Canada. Ils recouvrent la partie nord du Canada, entre les deux autres territoires, le Yukon à l’ouest et le Nunavut à l’est. Avec plus de 1.300.000 km², c’est la troisième plus grande entité du pays, après le Nunavut et le Québec. Parmi ses caractéristiques géographiques, il faut citer Le Grand lac de l’Ours, le Grand lac des Esclaves, le fleuve Mackenzie et les canyons de la réserve du parc national de la Nahanni. Il est en grande partie recouvert par la taïga. En 2009, sa population est estimée à 42.940 habitants. Les francophones de ce territoire canadien, appelés Franco-Ténois, sont au nombre de 1.175 habitants, soit 2,9 % de la population totale. Sur le plan ethnique, les Français représentent 10,4% de la population totale.
La partie méridionale Des Territoires du Nord-Ouest connaît un climat subarctique tandis que le nord subit un climat polaire. Dans le sud, les étés sont courts mais relativement chauds. Les hivers sont longs et froid. Dans le nord, les températures descendent jusqu’à -50 °C en hiver, mais elles peuvent monter au-dessus de -10°C le jour. La majorité des habitants est concentrée au sud de la limite des arbres, où la terre est recouverte de forêts et le sol est riche en minerais.
Depuis 1967, la capitale des Territoires du Nord-Ouest est Yellowknife, sur la rive du Grand lac des Esclaves. Elle regroupe la moitié des habitants du territoire. Cinq autres communautés comptent plus de 1.000 habitants. 28 autres communautés comptent moins de 1.000 habitants. La densité de la population est extrêmement faible, avec 0,036 habitants par km2, 100 fois moins que la densité moyenne du Canada.
Les Territoires du Nord Ouest ont moins de droits qu’une province canadienne. Le commissaire des Territoires est le chef de l’exécutif. Il représente le gouvernement fédéral canadien. L’économie des Territoires du Nord-Ouest repose sur l’exploitation minière : or, diamant, gaz naturel, pétrole, argent, nickel et tungstène. L’agriculture est pratiquement impossible, mais il existe des activités de pêche à la truite. Du fait de leur taille et de leur situation géographique, les transports dans ce vaste territoire sont souvent difficiles et les déplacements se font généralement par la voie aérienne et les aéroports sont nombreux.
Les Franco-Yukonnais Le Yukon est un des territoires du Canada. Situé dans la partie nord-ouest du pays, à la frontière avec l’Alaska, le Yukon couvre une superficie de 480.000 Km². Il tire son nom du fleuve Yukon.
Le Yukon a été créé en 1898 à partir de la région occidentale des Territoires-du-Nord-Ouest afin de répondre à la croissance de la population lors de la ruée vers l’or du Klondike. En 2009, la population de ce territoire canadien s’élève à 31 530 habitants. Les francophones de ce territoire canadien sont appelés Franco-Yukonnais. Ils sont au nombre de 1.630 habitants, soit 4,8 % de la population totale. Le climat de la majeure partie du Yukon est subarctique avec des hivers longs et froids et des étés courts et chauds. Le Yukon est très peu peuplé avec un peu plus de 30.000 habitants sur un territoire grand comme la Suède. La capitale, White Horse, héberge les deux tiers de la population du territoire.
En août 1896, une équipe de chercheurs d’or découvre le minerai précieux dans la Bonanza Creek, un affluent du Klondike. Pendant l’hiver et le printemps 1897-1898, de 30.000 à 40.000 personnes atteignent les gisements aurifères du Klondike. Pour contrôler cet afflux de population, le gouvernement canadien décide de créer un territoire distinct en 1898. Après la ruée vers l’or, la population du Yukon décroît rapidement. D’autres exploitations minières se développent ensuite comme l’argent et le cuivre.
Les Franco-Nunavois Le Nunavut est un territoire inukophone du Canada. C’est le plus jeune et le plus grand des territoires du Canada. Il fut séparé des immenses territoires du Nord-Ouest le 1er avril 1999 par la loi sur le Nunavut. C’est maintenant un territoire distinct. Nunavut signifie « notre terre » en inuktitut, la langue des Inuits. D’une superficie de plus de 2 000 000 de km2 dont 160 935 km2 de lacs et de rivières, ce vaste territoire est situé à l’extrémité nord du Canada, immédiatement à l’ouest de baie d’Hudson, ainsi que la majeure partie de l’archipel arctique canadien et sur les îles de la baie d’Hudson, James et Ungava.
Le Nunavut est traversé par le Passage du nord-ouest. Celui-ci est emprunté par les navires pétroliers et de marchandises de nombreuses nations qui considèrent ces eaux libres. Cette situation est l’objet d’un enjeu économique important pour le Canada qui revendique sa souveraineté sur ses eaux intérieures.
La toundra arctique recouvre quasiment tout le Nunavut. La végétation du territoire comprend de rares baies, des lichens, des saules arctiques, des herbes dures et de petits buissons de saules. La densité de la population du Nunavut est la plus faible du monde. La capitale du Nunavut est Iqualuit (anciennement Frobisher Bay) sur l’île de Baffin à l’est. Avec 6.200 habitants, c’est la plus grande ville du territoire et il existe 26 communautés reconnues. En 2009, la population du Nunavut est estimée à 31.556 habitants, c’est le moins peuplé des territoires du Canada avec une superficie équivalente à celle de l’Europe occidentale.
La population est touchée par des problèmes sociaux importants : chômage, pénurie de logements, délinquance, alcoolisme et suicides. Les langues officielles du Nunavut sont l’Inuktitut, l’Inuinanaqtun, l’anglais et le français. Les anglophones sont au nombre de 7.765 et les francophones sont seulement 370.
Texte extrait du livre d’Alain Ripaux, La France en Amérique du Nord et en Outre-mer