Pendant la Seconde guerre mondiale, au moment du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord française (Maroc et Algérie française) le 8 novembre 1942, le président américain Franklin D. Roosevelt s’adresse, en français, aux Français dans l’émission « Les Français parlent aux Français » sur Radio-Londres. Au préalable est lu un communiqué du commandant en chef du corps expéditionnaire américain Dwight Eisenhower, qui détaille les opérations militaires de ce débarquement, « rendu nécessaire par la menace croissante des forces de l’axe sur ces territoires ».
Voici l’enregistrement sonore, puis la transcription de ce discours historique peu connu du président américain Roosevelt.
« Mes amis,
Mes amis qui souffrent jour et nuit sous le joug accablant des nazis, je vous parle comme celui qui, en 1918, était en France avec votre armée et avec votre marine.
J’ai conservé toute ma vie une amitié profonde pour le peuple français, le peuple français entier. Je retiens et je garde soigneusement l’amitié de centaines d’amis français, en France et hors de la France. Je connais vos fermes, vos villages, vos villes, je connais vos sols, vos professeurs, vos ouvriers. Je sais bien combien est précieux au peuple français l’héritage de vos foyers, de votre culture, et des principes de la démocratie en France. Je salue encore et acclame encore et encore ma foi dans la liberté, dans l’égalité et dans la fraternité.
Nous arrivons parmi vous à repousser les envahisseurs cruels qui voudraient vous dépouiller pour toujours du droit de vous gouverner vous-mêmes, vous priver du droit d’adorer Dieu comme vous voulez et de vous arracher le droit de mener vos vies en paix et en sécurité.
Nous arrivons parmi vous seulement pour écraser et pour anéantir vos ennemis. Croyez-nous bien, nous ne voulons vous faire aucun mal. Nous vous assurons qu’une fois que la menace de l’Allemagne et de l’Italie soit bien éloignée de vous, nous quitterons votre territoire immédiatement.
J’appelle à votre réalisme, à votre propre intérêt et aux idéals (sic) nationaux français. N’encombrez pas, je vous prie, ce grand dessein. Rendez-vous concours, où vous pouvez mes amis, et nous verrons revenir le jour glorieux quand la liberté et la paix règneront à nouveau dans le monde.
Vive la France éternelle ! »
Franklin Delano Roosevelt, 8 novembre 1942